mercredi 30 septembre 2009

Optimisation d’un modèle

Méthodologie

A l’approche de la sortie du nouvel Operating System de Microsoft, Windows 7, beaucoup veulent booster leur machine pour une utilisation optimale. De version en version Revit Architecture demande un peu plus de ressources matérielles.
Une machine performante est appréciable pour le confort de travail. Et un modèle optimisé l’est encore plus. Car une maquette bien gérée sera plus performante sur une machine standard qu’un modèle non optimisé sur une machine de guerre (ou au plus le rapport sera le même).

Voici une bonne liste de pistes de travail pour optimiser une maquette Revit.

Découpage physique : gestion d’une maquette en plusieurs fichiers liés
Découpage logique : activer le partage pour gérer des sous-projets par fichier et par vue

Limiter les groupes avec beaucoup d’objets
Pas de groupes imbriqués
Préférer faire des groupes avec des éléments de même nature : Structure, mobilier/aménagement…
Supprimer les groupes inutiles
La fonction réseaux Grouper/associé doit être activée que si nécessaire

Limiter la modélisation in-situ
Modéliser en 3D l’utile, pas de modélisation 3D superflue (wc 3D, mobilier…)
User des vues de détail pour renseigner la maquette
Limiter l’utilisation des garde-corps à une représentation simple, les vues de détail sont là pour les décrire

Gestion des familles (RFA) :
Préférer les catalogues de types pour les nombreux types de famille
Modéliser (3D) des formes schématiques, simplifiées de la réalité ; ajouter des lignes symboliques pour plus de détail ou des composants de détail si c’est utile
Visibilité du modèle 3D uniquement dans les vue 3D, modèle 2D pour les vues 2D
Représenter l’élément uniquement pour les vues utiles
Gérer les niveaux de détail (visibilité)
Utiliser les familles imbriquées (et partagées pour certains cas)
Créer les paramètres uniquement utiles

Limiter les contraintes, évitant les avertissements durant la phase de travail et de mise en place du modèle
Surveiller les avertissements et les corriger régulièrement (je dirais au fur et à mesure qu’ils sont générés)

Fichiers CAO (DWG)
Il faut limiter le travail avec les fichiers DWG
Lier et ne pas importer les fichiers DWG
Avant de lier un fichier DWG, il faut le préparer (purge, suppression de vues multiples, suppression des hachures, suppression des données inutiles…)
Découper en plusieurs DWG les grands environnements dessinés en DWG
Utiliser le format de fichier récents
Préférer lier dans la vue active uniquement - Pour les fichiers 2D lier comme modèle, désactiver les fichiers importer dans les vues perpendiculaires.

Variantes
Les variantes peuvent être limitées par l’utilisation des fichiers liés (dans certains cas)
Les variantes obsolètes doivent être supprimées du fichier
Limiter les pièces dans les variantes

Purger les éléments inutiles (groupes, types de famille…)
Les options enregistrement permettent de compresser les fichiers RVT/RFA

Images/rendus
Limiter les images, préférer le PNG en noir et blanc (1 bit) de petite résolution (72/96 dpi)
Exporter les rendus
Les logos dans les cartouches : préférer les redessiner en famille d’annotation générique

Gestion des vues
Fermer régulièrement les vues cachées (et notamment avant l’enregistrement du fichier et à sa fermeture)
Réduire la profondeur des vues d’élévation, de coupe et de plan - Dans les vues 3D, utiliser les zones de coupe
Cadrer les vues
Désactiver les ombres dans les vues de travail
Nettoyer le fichier : supprimer le vues inutiles
Afficher le bon niveau de détail
Limiter le masquage d’élément dans la vue
Limiter l’utilisation des zones de masquage
Créer une vue de dessin “vide” pour l’aperçut de l’enregistrement

Gestion d’un projet Revit : préférer un modèle simple renseigné à l’aide de vues de détail

Un bref point sur le matériel :
OS 64bit pour gérer plus de 4Go de RAM
XP32 gère au plus 3,5 Go sous certaines conditions - En 32bit une application se voit attribuer au maximum 2Go de Ram)
XP32 : activer le 3 Gb dans le boot.ini pour les système à 4Go de Ram
Bien régler la mémoire virtuelle : RAM x 1,5
En théorie, RAM/20 = taille de fichier maximum - on évitera de dépasser 200Mo pour un fichier sous un système 64bit
Mise à jour des pilotes
Processeur Core 2 Duo 2.4Ghz, ou supérieur - Cache de niveau 2 de 2Mo minimum (le cache de niveau 2 augmente la vitesse de régénération d’un modèle)
Carte graphique dédiée, DirectX 9 ou supérieur
Réseau Gigabit

mardi 29 septembre 2009

Famille In-situ vers famille externe

Une fonction souvent oubliée et pourtant si essentielle.
Un principe fondamental de la modélisation objet est la constitution d’un modèle à l’aide d’unité plus petites. C’est le rôle des familles. Ces unités sont au nombres de trois :
- les familles de systèmes : murs de base, toits de base, escalier…
- les familles de composants standards (dites aussi familles externes), fichier *.RFA : fenêtre, portes, mobiliers… tous les éléments réalisés à partir des gabarits de famille.
- les familles In-situ (dites aussi en place pour la traduction approximative de in-place), tous les éléments construits dans l’environnement du projet utilisant Début > Composants > Créer In-situ

Si souvent un élément spécifique est plus facile à modeler dans l’environnement du projet, un élément externe sera lui plus souple à manipuler et à répéter.
Aussi, pour optimiser (et c’est peu dire) une maquette, l’adoption des familles externes est primordiale.

L’idée est donc d’enregistrer une famille In-situ comme famille externe (*.RFA). Vous avez peut-être déjà essayé sans succès ou tout simplement vous a t-on dit que ce n’était pas possible…

Mode d’emploi.
Modéliser (ou simplement commencer les grandes lignes) une famille de composant In-Situ
Tout en restant dans l’environnement de modélisation in-situ :
- réaliser un groupe de la modélisation
- Enregistrer-sous > Bibliothèque > Groupe…

L’extension du fichier enregistré est *.RFA :

image 

Vous obtenez ainsi une famille externe.
Reste à substituer la famille in-situ par l’externe.

Je reviendrais dans un prochain post pour la mise en pratique.

Bonjour aux Mahorais ;-)

lundi 28 septembre 2009

Syntaxe d’un catalogue de types

Un catalogue de types de famille est utile pour définir des types de familles en grand nombre et à l’extérieur des familles.
Pour définir des types de famille, nous avons trois possibilités :

- dans les familles directement :

image

- stocker les valeurs des paramètres dans un fichier texte, ce que l’on appelle un catalogue de types.
Le fichier texte (bloc-notes de Windows) doit être enregistré dans le dossier de la famille et doit être nommé comme la famille.

 image

- Il est toujours possible de créer ou de modifier des types dans le projet.

Syntaxe d’un catalogue de types

;définition_paramètre_1;définition_paramètre_2;définition_paramètre_3

définition d’un paramètre : ;nom du paramètre##type de paramètre##unité

Exemple d’un catalogue de types :

;Largeur##Length##meters;Hauteur##Length##meters;Appui Alu##Other##
0.40m x 0.45m - Appui Alu;0.40;0.45;1
0.40m x 0.60m - Appui Alu;0.40;0.60;1
0.40m x 0.75m - Appui Alu;0.40;0.75;1
0.40m x 0.95m - Appui Alu;0.40;0.95;1
0.40m x 0.45m - Appui Béton;0.40;0.45;0
0.40m x 0.60m - Appui Béton;0.40;0.60;0
0.40m x 0.75m - Appui Béton;0.40;0.75;0

Nom du type valeur paramètre Largeur valeur paramètre Hauteur valeur paramètre Appui Alu
0.40m x 0.95m - Appui Béton

;0.40

;0.95

;0

Liste des syntaxes des différents paramètres :

Types de paramètre syntaxe Unités syntaxe(s) Valeur
Texte ##Other sans ##none Texte
Nombre entier ##Other sans ##none Nombre entier
Nombre ##Other sans ##none Nombre
Longueur ##Length Mètres
Centimètres
Millimètres
##Meters
##Centimeters
##Millimeters
Nombre
Surface ##Aera Mètre carré ##Square_Meters
##Square_unité
##Acres
##Hectares
Nombre
Volume ##Volume Mètre cube ##Cubic_Meters
##Cubic_unité
Nombre
Angle ##Other Degrés décimaux ##Decimal_Degrees Nombre
Inclinaison ##Slope Degrès
Pourcentage
##Decimal_Degres
##Percentage
Nombre
Devise ##Other sans ##none Nombre
URL ##url sans ##none adresse
Matériaux ##Other sans ##none Nom d’un matériaux
Oui/Non ##Other sans ##none 0 ou 1
<type de famille> ##Other sans ##none Nom_de_la_famille : Nom_du_type
(##none ou ## ou ##Other    nota : le paramètre peut-être omis)

Enfin, ce type de fichier est formaté comme un fichier CSV avec le point-virgule comme séparateur des données. En utilisant un tableur il est possible de générer ce type formatage.

Utilisation d’un catalogue de types et avantages.
Si la famille est accompagnée d’un catalogue de types, lors du chargement de la famille, Revit Architecture ouvre une boîte de dialogue pour y spécifier le chargement de types précis :

image

Il est possible d’y filtrer les types en fonction des valeurs de paramètres ; de choisir plusieurs types à l’aide des touches Ctrl & Shift.

L’avantage résultant : le projet n’est pas encombré de types inutiles.

De plus, une même liste de types peut servir à plusieurs familles ; vous pouvez récupérer une liste d’un fabriquant avec les spécifications du produit, il sera facile de les mettre en forme à l’aide d’un tableur.

dimanche 27 septembre 2009

Aide infos-bulles

Les aides aides infos-bulles sont les informations développées par l’interface à rubans.
Elles sont utiles dans le cadre d’un apprentissage de Revit Architecture. Très vite ces informations peuvent devenir intrusives. Il est donc indispensables de pouvoir les gérer.

Pour régler le niveau d’informations :
Menu de l’application > Options

image

Quatre options sont disponibles :
- Aucun : Désactive les info-bulles ; désactive aussi l’aide contextuelle sur les objets
- Minimale : Brève description
- Normale : Brève description puis informations complémentaires (en 2 temps)
- Elevée : Brève description et informations complémentaires (en un seul temps)

L’interface me parait plus fluide avec l’option sur Aucun.

Voici une vidéo pour montrer les quatre effets.

vendredi 25 septembre 2009

Revit 2010 & Windows 7

bench_rac2010rendu
Dans 1 mois (22 octobre 2009), Windows 7 pour septième noyau NT (et dernier !) sera disponible au grand public et aux entreprises.
J’ai testé les différentes versions disponibles pendant le développement du nouvel OS.
Sous la dernière version mise à disposition par Microsoft et avec la version RTM, Revit Architecture 2010 se comporte de façon admirable.
J’ai testé uniquement des versions 64bit (et donc Revit 64).
Windows 7 64bit prend tout son sens avec 6 Go de RAM (un minimum de 4 Go de RAM est indispensable pour tirer un bénéfice du système 64).

A l’heure actuelle, Autodesk n’a pas testé Revit 2010 sur la plateforme Windows 7, et n’est pas en mesure de fournir un support. [Lire ceci]

Windows 7 est une amélioration et optimisation de l’environnement Vista. Je conseille vivement la version pro 64bit.

Sur mon PC : HP8710w - 4Go de RAM, le gain avec Revit 2010.1 64 est de 7%. Ce test est effectué à l’aide d’un bench réalisé avec un fichier journal de Revit d’une durée de 1988s pour vista64 contre 1852s pour Win7 64, incluant un bon nombre d’opérations courantes et certaines contraignantes pour Revit (modifications de groupes en grand nombre, modification de murs rideaux).
Sur d’autres PC, le passage de XP32 à Win7 64 indique des performances jusqu’à +25 %.
Je pense passer à 8 Go de RAM…

Calculs de dimensionnement des locaux

Revit Architecture ne renvoie pas directement dans les nomenclatures de pièces la hauteur de celles-ci. Aussi, il peut-être pertinent de devoir calculer la surface (brute) des parois intérieures d’une pièce.

Les paramètres à disposition sont :
- le périmètre
- la surface
- le volume
- et des informations sur le positionnement des limites basse et haute des pièces

1 - Pour calculer la hauteur moyenne d’une pièce, on peut ajouter une valeur calculée :

Hauteur Moyenne = Volume / Surface

Cette hauteur sera conforme dans les cas où le plafond est horizontal, sinon c’est une hauteur moyenne de la pièce.

2 - Pour calculer la surface des parois d’une pièce (sans déduction des portes, fenêtres, baies, murs rideaux extérieurs et prenant en compte la face verticale crée par une ligne de séparation de pièce) :

Surf_Parois = Périmètre * (Volume / Surface)

3 - Les hauteurs de structure peuvent-être utiles :

Hauteur sous dalle
Hauteur libre sous-poutre

Ces informations peuvent être saisies dans une nomenclature, mais pas calculées.
Le mieux est d’annoter des vues graphiques pour ces renseignements (plans et coupes) à l’aide de cotes (cotes et cotes de niveau)

4 - Calcul des volumes de pièce

Un bon calcul de volume est primordial.
Commencer par activer le calcul du volume des pièces :

image

Maintenant vous devez impérativement, bien déterminer les limites basse et haute des pièces ; aidez vous des paramètres suivants :

image

     


  Décalage inférieur : Distance entre le niveau de la pièce et sa limite basse (A)
  Limite supérieure : Niveau haut de la pièce
  Décalage limite : Distance entre le niveau haut de la pièce et sa limite haute (B)
  Hauteur non liée : Distance entre les deux limites (C)

 


Les sols, les plafonds et les toits possèdent le paramètre de limite de pièce.

Voici un exemple de calcul de dimensionnement des locaux : (coupe et nomenclature)

image

jeudi 24 septembre 2009

Conditions en couleur dans les nomenclatures

Dans un post du mois de mai, je vous parlais du principe des conditions dans les nomenclatures.

Voici un exemple intéressant d’utilisation.

Il est quasiment toujours obligatoire de devoir répondre à un programme quantitatif des surfaces utiles (surfaces des pièces).
Sur de grands programmes avec plusieurs utilisateurs, il est fastidieux de devoir comparer les surfaces du programme avec celles obtenues ; une comparaison visuelle est obligatoire. Cette vérification peut-être faite dans un tableur, à condition d’exporter une nomenclature puis la mettre en forme… Autre solution consiste à récupérer la base de données via le pilote ODBC puis faire des requêtes.
Pourquoi se casser la tête, autant le faire dans Revit Architecture en temps réel.

Mode d’emploi.

1 - La première manipulation consiste en la réalisation d’une nomenclature des pièces (déclarer une nouvelle nomenclature ou par dupliquer une nomenclature de pièces)

2 - Ajouter un paramètre de type surface pour la surface du programme

image
image

3 - Ajouter une valeur calculée
Ce paramètre servira de valeur de test pour comparer la surface du projet avec celle du programme.
Paramètre de type nombre.

image 
image

La formule est un rapport entre la surface du programme et celle du projet.

4 - Mise en forme de la nomenclature
Il n’est pas nécessaire d’afficher la colonne de la valeur calculée.
Dans les paramètres de la nomenclature, masquer le paramètre CoefSurf

image

5 - Application de la condition
Toujours dans l’onglet mise en forme des propriétés de la nomenclature, sélectionner le champs Nom et enfoncer les touches du clavier Alt + R

image
- le champs utilisé pour la condition est la valeur calculée : CoefSurf
- Ici je considère être alerté si la surface projet est inférieure ou supérieure à 5% de la surface ciblée. Le test est donc pas entre.
- La couleur d’arrière plan est utilisée si la condition est vérifiée ; Ici c’est la cellule Nom qui sera coloriée.




image


- Ici, j’ai appliqué au nom de la pièce et à la surface la même condition pour avoir la couleur d’alerte sur les deux champs.

 

 



image


une variante… 
- en orange : surfaces différentes à +/- 5%
- en rouge : surfaces différentes à +/- 10%
- en vert : la condition du paramètre CoefSurf égal à 1 (surfaces égales)

 



image


- une autre façon de faire…. avec des colonnes spécifiques.

mercredi 23 septembre 2009

Condition de bord incurvé

Si vous utilisez la modification de forme sur les sols et les toits (outil disponible depuis la version 2008), vous devez savoir qu’il est possible depuis la version 2009 d’utiliser ces fonctions sur des formes intégrant des limites à base de courbes.

image 
Outil version 2010

Dès que vous avez appliqué une modification à un sous-élément (point ou ligne), il est possible de contrôler la condition de bord incurvé, c’est à dire le comportement des limites courbes.
Ce paramètre est disponible dans les propriétés d’occurrence.

image
Paramètres d’occurrence

Exemple sur une même forme de sol :

image
Adapter à la courbe :
image

Projection latérale :
image

A vous choisir la méthode de déformation suivant vos objectifs.

jeudi 17 septembre 2009

Correctif Revit 2010

Un correctif est disponible ICI pour la plateforme Revit (Architecture, Structure, MEP).
Il s’agit d’un correctif à installer sur les versions 2010 update_1.
Ce correctif résout le problème de crash potentiel lié à la modification ou à la suppression de murs.

dimanche 13 septembre 2009

Vers un BIM 2 (?)

Après plusieurs années d’adoption du principe de travail BIM (Building Information Modeling) que l’on peut qualifier comme un bouleversement logique de l’utilisation de l’outil informatique pour la conception du bâtiment (CAO/DAO), il est temps d’accélérer et de doper les technologies supports du BIM.

Un point du BIM 1.
Le porte parole du BIM est sans conteste la plateforme Autodesk Revit (Architecture, Structure, MEP). Cette plateforme offre aujourd’hui la possibilité de concevoir un ouvrage en échangeant des géométries et des informations dans un même format. Chacun des Revit réalisant sa propre maquette, l’enjeu essentiel est la mise à jour des données et de faire des synthèses sur des modèles dont l’état d’avancement est le même.

Chaque Revit propose des outils spécifiques liés aux métiers et aux nécessités des modes de conception. Des spécifications qui limitent les échanges et le travail collaboratif.
Chaque Revit possède son éco-système d’outils : un architecte ne peut pas utiliser des outils de calcul de structure avec Revit Architecture, par exemple. De plus, les méthodes de conception d’un même élément (transversal aux métiers) s’opposent en fonction des exigences métiers.  

La maquette numérique d’architecture se confronte à la problématique d’objet unique. Le bâtiment n’est pas le monde industriel où un modèle numérique pilote un grand nombre de modèles physiques. Le temps de conception numérique doit être compensé par des simulations diverses sur le modèle et d’en tirer des informations substantielles d’aide à la prise de décisions.


La pratique du BIM
Le BIM est souvent mal perçu, et il n’est pas rare de voir des pratiques non appropriées au BIM. Les méthodes de dessins traditionnels sont souvent transposées dans la solution BIM, or le passage du dessin à acteur unique ne fonctionne pas dans un processus BIM multi-acteurs. Les flux de travail déficients doivent permettre de repenser les pratiques du BIM mises en place par chacun.
Revit n’est pas un simple modeleur orienté objet…

N’oublions pas que le BIM Revit fait appel à une base de données qui met en relation des informations (données) et des éléments (objets comportementaux) dans un contexte (architectural).


La structure d’un projet BIM
Une des préoccupations les plus importantes est la taille des fichiers et la quantité de données embarquées. Jamais dans l’histoire de conception de bâtiments nous manipulions des fichiers de si grandes tailles. Les fichiers liés et les sous-projets sont certainement une réponse partielle à cette problématique.
Une réflexion préalable sur le développement du projet est nécessaire avant toute saisie de données. Fichiers liés et sous-projets sont les principaux reflets aux contraintes du projet et de ses évolutions futures. Et régulièrement, ces préoccupations feront l’objet de révisions pour ne pas aboutir dans une voie sans issue.

L’éco-système est encore trop peu riche.
La conception d’un bâtiment par ordinateur passe par l’utilisation de plusieurs outils pour chaque intervenant ou spécialiste. La multiplication des échanges altèrent les données, est source de perte de productivité (temps passé aux exports et au formatage des données, re-saisie de données), et augmente les erreurs et oublies. Le manque de capacité de communication entre les outils à l’aide d’un format unique et natif (c’est à dire sans export) est un frein à l’utilisation multidisciplinaire d’une maquette numérique dite BIM.
Il est aujourd’hui difficile de garantir la possibilité de partager l’ensemble des informations saisies sur un projet ; des données forcément utiles devront être re-saisies dans des proportions variables.
Le format IFC est à mon sens pas assez développé pour être utilisé comme format d’interopérabilité.
Autre phénomène, la saisie de certaines données est fastidieuse par rapport aux bénéfices que l’on peut en tirer. Des opérations simples deviennent lourdes à l’aide des outils actuels.

La seule solution (réponse partielle) est l’agrégation des données à travers un outil indépendant des formats. Aujourd’hui, NavisWork joue le rôle de compilateur des données pour principalement les détections de clashs et la planification. Les modifications sont effectuées dans les logiciels d’origines.

Des demandes de plus en plus importantes.
Ceux qui utilisent le BIM deviennent beaucoup plus exigeants face aux outils proposés alors qu’un AutoCAD est pris tel quel sans remise en cause par la collectivité.
La confusion entre informations du projet et capacités des outils à les manipuler déroute les débutants. On se prête vite à rêver d’outils plus performants en terme de manipulation d’informations.
Le monde du bâtiment est vaste et la conception architecturale est multidisciplinaire. Les outils doivent l’être aussi. Or l’offre est aujourd’hui trop limitée dans sa diversité anabolisant la recherche et le développement orientés modèle numérique BIM.

Faut-il oublier l’ergonomie pour facilité une implémentation d’outils plus riches et plus performants ?
Depuis une vingtaine d’années, les éditeurs de logiciels sont sensibles à l’ergonomie et à la facilité d’utiliser les outils informatiques. On ne peut que se réjouir de cette approche. Or nos outils professionnels doivent répondre à des complexités liées aux coutumes de conception et de réalisations qui participent à la richesse de nos constructions. (La problématique est autre dans le monde industriel). Une équation dure à résoudre.
L’interface à rubans, le disque de navigation et le ViewCube facilitent une utilisation quotidienne mais n’enrichissent pas l’expérience BIM.

Visage d’un BIM 2.
Le BIM fait tous les jours des adeptes pour qui le retour vers des principes de dessins traditionnels est quasiment impossible. Le nombre grandissant d’utilisateurs du BIM incitera les éditeurs à en repousser les limites.

Première question que l’on peut se poser : Revit supportera t-il un BIM 2 ?
L’API est le pas vers un BIM 1.5 ; le passage vers le BIM 2 sera plus innovateur. En tant que jeune technologie (il faut une vingtaine d’année pour qu’une technologie s’impose) - Revit a une dizaine d’année - on peut imaginer que Revit supportera des modifications majeures dans les années à venir.

Structure de l’environnement BIM 2
La manipulation des fichiers de taille importante, de plusieurs formats de fichier, pourrait passer par un conteneur de données. A l’instar de NavisWork, un conteneur de données BIM mettrait en relation les différentes données issues de différents formats (et donc plusieurs sources). Ainsi, l’intégrité des données serait garantie par rapport à un export les altérant inévitablement. Le modèle BIM serait ainsi plus robuste.

L’utilisation d’un conteneur de données BIM peut être vu comme un paramètre supplémentaire au logiciel de conception BIM. Chaque composant serait capable d’intégrer des données supplémentaires spécifiques au composant lui-même.

La saisie des informations et leurs utilisations devraient-être au cœur du processus BIM 2.
Le type d’informations, le profil des intervenants et la hiérarchie des informations sont autant de paramètres à prendre en compte pour l’évolution des processus de renseignements d’un modèle numérique BIM. Il sera de plus en plus courant de rencontrer des projets où la phase d’information sera cruciale pour bien gérer le développement des projets. Le flux de saisie des informations doit être fluide et permanent durant la conception.
Les acteurs de conception et les acteurs contextuels (financiers, gestionnaires…) devront utiliser le modèle BIM en amont comme en aval du projet.
Dans un flux permanent de données, le travail de chacun peut se faire uniquement sur un modèle statique. Dès lors, le conteneur de données doit aussi jouer le rôle d’intégrateur de données pour la mise à jour du modèle unique (ce processus est actuellement assuré par le partage de projet).

Pour servir cette nouvelle structure du BIM 2, il sera indispensable de repenser la structure logicielle et notamment la gestion de la base de données. Seule une technologie client/serveur peut assurer la diffusion, l’agrégation et la gestion des données. Et si en plus cette base de données est ouverte (open source), son implémentation et ses outils spécifiques seront facilités. L’utilisation d’un serveur de base de données pour un modèle BIM faciliterait le travail collaboratif multi-sites, la sécurité des données (possibilité d’administrer la DB avec des droits) et la traçabilité des données (qui, quoi, quand).

Pour la partie graphique, une couche logicielle serait en charge de restituer un modèle de données géométriques - Là aussi, en fonction de l’application, seules les données graphiques adressées seraient exploitées à partir du modèle unique et toujours en relation avec leur contexte.

Le modèle unique doit être au cœur de toutes les attentions et en terminer avec l’éclatement des données : on passerait d’informations de modèle à un modèle de l’information.
Le conteneur sera capable de renvoyer uniquement les informations utiles à une requête sans devoir manipuler l’ensemble des données du projet.

Des processus de développement plus proche des réalités constructives.
Dans cette optique de manipulation de données précises, l’entrée des informations devrait être le plus proche possible de la réalité constructive ; les informations en “paquets” ne sont pas précis pour supporter un modèle BIM, seules des informations “cellulaires” seront capables de maintenir un modèle BIM robuste.

Une localisation systématique des éléments.
Le contexte des données du modèle doit pouvoir adresser la localisation de tous les éléments. Chaque cellule du modèle BIM contient sa localisation et ses relations avec le modèle. Localiser de façon précise et multi-facteurs un élément devrait accélérer les processus d’aide à la conception.

En conclusion, le BIM a une grande marge d’évolution tant sur le plan conceptuel qu’en terme de fonctionnalités pour les technologies qui s’appuieront dessus. L’enjeu est de pouvoir toujours plus intégrer d’informations ordonnées et de pouvoir répondre aux requêtes les plus simples comme les plus complexes.